Résumé:
Publié en 1952, Le Dimanche de la
vie est le huitième des romans de Raymond Queneau.
Succédant aux Exercices de style (1947), dont il a la
virtuosité d'écriture, précédant Zazie dans
le métro (1959), dont il possède déjà la
fantaisie langagière, il leur ajoute une dimension
douce-amère qui en fait un des ouvrages les plus
représentatifs de l'auteur.
Encore un roman nous décrivant un héros un peu
décalé dans un monde où il est un peu
"étranger".
Et ça fonctionne toujours aussi bien ! Le style
poético-humoristico-philosophique de Raymond Queneau fait
encore merveille et l'on s'attache aux pérégrinations
du héros (et de son épouse) même s'il n'y a pas
beaucoup d'action (c'est souvent ainsi dans les romans
queniens).
Comme toujours avec le bon Raymond, sous des propos qui
semblent simples, il y a beaucoup de second degré.
Un brave type intitulé Valentin Brû à la
veille de la seconde guerre mondiale. C'est un type un brin
naïf, marié à Julia, une femme bien plus
âgée que lui. Valentin a un petit commerce à
Paris où il vend des cadres, Julia est cartomancienne.
Valentin est un brin naïf, disions-nous, ce qui fait qu'il
n'est jamais malheureux. Il passe ses journées à
suivre du regard le défilement des aiguilles de l'horloge
du magasin d'en face et élabore toute une théorie
là-dessus. (je pense au temps qui passe et , comme il est
identique à lui-même, je pense toujours à la
même chose, c'est à dire que je finis par ne plus
penser à rien).
Tout est un peu loufoque dans ce livre et ça
commence dès le début avec ce voyage de noces que
Valentin fait tout seul car Julia ne peut abandonner sa
boutique. C'est d'ailleurs ce voyage de noces qui est le
meilleur moment du livre. Ce benêt de Valentin qui
découvre Paris, ses rues, son métro, des hôtels,
c'est quelque chose. On a mal pour lui mais souvent l'on ri de
bon coeur.