Résumé:
Le Paris dans lequel Fargue nous invite
à musarder est celui de la première moitié du
XXe siècle, parfois de la fin du XIXe (quand il remonte
dans ses souvenirs). S’il flâne en « jouant
à saute-mouton avec des vies antérieures », il
musarde surtout à travers divers quartiers, avec une nette
prédilection - affichée d’entrée - pour le
sien : les entours des gares de l’Est et du Nord, du
canal Saint-Martin, de la Chapelle et de Belleville. Autre lieu
aimé : la butte, ce Montmartre de
l’entre-deux-guerres qui avait déjà
commencé à perdre son âme avec ses peintres. Sur
l’autre rive, Saint-Michel et Saint-Germain-des-Près
où il habita, ou encore Montparnasse, lui inspirent des
pages où la tendresse le dispute à
l’observation narquoise et à la nostalgie souriante.
De cabarets en caboulots, de Passy-Auteuil à la
Halle aux Vins, des Champs-Elysées au Marais ou à la
rue de Lappe, et de palaces en hôtels, cette visite
guidée du Paris des « années trente » passe
aussi par la rêverie, les portraits (de la Parisienne, et
de cent autres personnages), les souvenirs et
l’imaginaire. On y croise ses amis Jarry, Charles-Louis
Philippe, Larbaud, Picasso, Satie, Aragon, Pierre Benoit,
Proust, quelques autres artistes tout à fait oubliés,
on y baigne surtout dans une poésie des rues, des gares et
des cafés qui donne envie de lui emboiter le pas.