Résumé:
"Le lecteur a compris que je déteste mon enfance et
tout ce qui en survit." Loin de l'autobiographie
conventionnelle qui avec nostalgie ferait l'éloge des
belles années perdues, il s'agit ici pour Sartre
d'enterrer son enfance au son d'un requiem acerbe et
grinçant. Au-delà de ce regard aigu et distant qu'il
porte sur ses souvenirs et qui constitue la trame de l'ouvrage
et non pas son propos, l'auteur s'en prend à
l'écrivain qui germe en lui. Pêle-mêle, il
rabroue et piétine les illusions d'une vocation
littéraire, le mythe de l'écrivain, la sacralisation
de la littérature dans un procès dont il est à
la fois juge et partie. Ainsi, "l'écrivain engagé"
dénonce ce risible sacerdoce, cette religion absurde
héritée d'un autre siècle.