Résumé:
En ce temps-là, on mettait des photographies
géantes de produits sur les murs, les arrêts
d'autobus, les maisons, le sol, les taxis, les camions, la
façade des immeubles en cours de ravalement, les meubles,
les ascenseurs, les distributeurs de billets, dans toutes les
rues et même à la campagne. La vie était envahie
par des soutiens-gorge, des surgelés, des shampoings
antipelliculaires et des rasoirs triple-lame. L'oeil humain
n'avait jamais été autant sollicité de toute son
histoire : on avait calculé qu'entre sa naissance et
l'âge de 18 ans, toute personne était exposée en
moyenne à 350 000 publicités. Même à
l'orée des forêts, au bout des petits villages, en
bas des vallées isolées et au sommet des montagnes
blanches, sur les cabines de téléphérique, on
devait affronter des logos "Castorama", "Bricodécor",
"Champion Midas" et "La Halle aux Vêtements". Il avait
fallu deux mille ans pour en arriver là.»